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Au Maroc il n’est pas rare de le trouver dans les jardins, majestueux. Originaire de Madagascar, l’arbre du voyageur fait partie de la famille des Strelitziacées. Ce n’est pas un arbre mais une plante herbacée au stipe lacunaire, ce qui le fait parfois ressembler à un palmier voire à un bananier.
De par sa forme et sa taille, il se repère de loin. Adulte, le stipe mesure environ dix mètres de hauteur, ce qui porte sa hauteur totale à environ 20 m. Cet arbre est remarquable pour ses feuilles disposées en éventail sur le même plan. Leur base en forme de coupe retient l’eau de pluie cette caractéristique permettait donc au voyager de se désaltérer.
A Madagascar, ces réservoirs d’eau hébergent des espèces très originales (batraciens, coléoptères et moustiques). Un simple coup de machette sur la base du tronc fait couler une sève particulièrement liquide dont le gout est proche de l’eau. Il est possible de récupérer un litre par coup de machette après la saison des pluies, quand l’arbre est gorgé d’eau.
L’arbre du voyageur est difficile de culture en dehors des régions au climat doux car il ne supporte pas le gel, à moins de posséder une grande véranda. Sa période de floraison dure quasiment toute l’année, l’arbre produit de grosses fleurs blanches du style de celles des oiseaux du paradis mais plus grandes et remarquables. Sa pollinisation est assurée par les chauves-souris et les lémuriens. Les fruits sont des capsules à 6 loges, ressemblant à des bananes ligneuses, contenant de nombreuses graines entourées de fibres d’un bleu intense qui attirent les oiseaux.
L’arbre du voyageur se retrouve également très présent dans l’Île de la Réunion, à l’Île Maurice, sur l’archipel des Comores (sur l’île de Mayotte notamment), en Guyane, en Guadeloupe, à la Martinique, et dans les jardins de diverses régions tropicales (Thaïlande, Cameroun etc.) mais également dans les pays tels que le Maroc où le climat est doux où il a été importé en tant que plante d’ornement.
Sur la côte Est de Madagascar, ses différentes parties sont utilisées comme matériaux pour la construction des cases végétales traditionnelles, fraîches et fonctionnelles. Les pétioles fendus, appelés falafa, servent à confectionner des panneaux muraux. Les feuilles une fois séchées, appelées raty, sont utilisées pour la réalisation des couvertures et enfin du tronc, on tire des planches souples, appelées rapaka, avec lesquelles on fabrique le plancher. Les fibres de ses feuilles sont utilisées pour faire la pâte à papier. Arbre multi usage il fournit une matière grasse comestible, un peu comme l’arbre à beurre des pays tropicaux, et emblème de Madagascar il est stylisé sur les avions de la compagnie aérienne nationale, symbole de voyage et d’exotisme.