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Des plantes aux mille vertus.
L’usage effréné que font du thé les marocains, les Touaregs, les Egyptiens, les citadins raffinés des grandes villes arabes et islamiques, les Bédouins dans leurs oasis ou dans les campements des montagnes lui donne une importance que peu de boisson ont acquise en si peu de temps.
La vocation sociale de ce thé à la menthe est d’aider à la convivialité entre membres d’un même clan, à l’accueil et à l’hospitalité de celui qui passe. C’est une boisson si répandue qu’on pourrait la croire très ancienne... Il n’en est rien.
En effet, si dès la période antéislamique les Berbères buvaient déjà des infusions de plantes, et donc de menthe, l’introduction du thé au Maroc ne date que du XVIIIe siècle, alors que les marchands anglais n’ayant plus accès aux pays slaves en raison du blocus de la mer Baltique se tournèrent vers les comptoirs de Tanger et de Mogador pour y écouler leur thé.
Mélangé aux infusions traditionnelles, le thé vert de Chine connut un vif succès, qui ne s’est pas démenti jusqu’à nos jours...
La vertu principale du thé, dans les régions arides ou semi-arides, est l’hydratation du corps. En outre, grâce à l’évacuation des impuretés du corps, le thé participe de l’hygiène globale des populations.
L’hiver, sur les étals des marchands ambulants le thé aux feuilles si vertes et odorantes côtoie une autre plante aux teintes argentées, l’absinthe.
Le mélange de thé, ou d’infusion, à la menthe et à l’absinthe se consomme beaucoup en cette saison plus froide. Excellent, ce mariage de plantes aromatiques réchauffe le corps et l’organisme.
La « chiba », nom en arabe dialectal marocain de l’absinthe, est réputée pour la fertilité des hommes, les maux de ventre ou contre le rhume comme la sauge qui peut aussi composer les mélanges pour le thé. L’absinthe se consomme en petite quantité : ses feuilles donnent de l’amertume au thé à la menthe.
La menthe a une essence de composition particulière et facilite l’action de la bile. Elle traite la toux, les inflammations des bronches et la coqueluche. Il existe des « crus » de menthe : les plus recherchées sont celles de Meknès, du Zerhoun, aux tiges foncées, ainsi que la menthe au parfum très fort des zones désertiques.
Souvent, elles sont assemblées en un bouquet, dit « tralt », dans lequel on retrouve aussi bien de la sauge, « salmia », aux vertus médicinales vantées depuis l’Antiquité romaine, que de l’absinthe, ou encore de l’armoise…